dimanche 19 février 2012

Le jour où j'ai compris que je ne savais pas danser.

Pour moi, il y a deux styles de musique. Celle que j'écoute et celle sur laquelle j'aime danser. Il m'arrive d'écouter ce sur quoi je danse mais rarement l'inverse. Ou alors, j'ai encore plus l'air d'une demeurée (tu t'es vu danser sur les Foo Fighters?). Bref, j'adore la salsa, tout ce qui est afro-caribéen. J'aime aussi le funk, le disco (toubidoup!), le R&B. Anyway, danser c'est bien... quand tu sais. Si tu sais pas, la raison voudrait que tu t'abstiennes mais quand tu prends vraiment du plaisir, tu fermes les yeux et tu ne te prends pas au sérieux.

Cela dit, j'aimerais pouvoir me la péter sur le dancefloor, sur un son de ragga dancehall (si tu n'as pas compris, vas sur wiki!). Je crève d'envie de savoir faire ce que vous allez voir sur la vidéo qui suit. Parait que j'ai le boule d'une danseuse de ragga, c'est déjà un bon début non?

NB: La (sublime) danseuse au premier plan n'a pas d'aérophagie, elle est juste enceinte... et magnifique!


samedi 18 février 2012

Le jour où j'ai quitté mon mec

cc Flickr par DrJohnBullas - Divorce cake
Mon mec à moi, il me parlait d'aventure. Il m'a dit tout ce que j'ai toujours rêvé d'entendre. J'étais sa perle, sa femme, à lui seul, j'étais belle (et qu'il n'attendait que moi), intelligente, capable. J'ai eu le sentiment d'être pour la première fois de ma vie. Je venais d'avoir 18 ans. (C'est officiel, il faut vraiment que j'arrête avec les allusions aux chansons de mon enfance).

Je disais donc que j'étais une jeune, très jeune femme, en pleine construction, un brin candide, et qu'il a tout représenté pour moi dès le début de cette relation. Je suis sentie assez vite vampirisée par lui. D'abord il m’encensait, puis des petites réflexions sont apparues. Anodines, puis accusatrices: "Tu n'as pas envie de moi". Ça a commencé comme ça. Ben si j'avais envie de lui, presque tout le temps d'ailleurs (chaudasse, va!). Mais il m'a mis des trucs dans le crâne. Ensuite je devais perdre du poids, arrêter de fumer... Arrêter de manger, arrêter de parler, arrêter de respirer.

Mon homme, ce bourreau.

Je vais vous brosser brièvement son portrait. A la scène, on le perçoit comme élégant, dynamique, brillant, drôle, sensible. Il est très bel homme, un regard profond, perçant. A la ville, il est froid, distant, haineux. Il veut tout savoir sur tout ce que je fais, ce que je pense, me contredit pour rien, me contrôle pour tout. Il me questionne sur les hommes que j'ai pu fréquenter avant lui. Ce que j'ai fait avec eux, sur ce qu'on a mangé au dîner, les positions sexuelles qu'on a pu expérimenter. Il me harcèle tellement que j'en pleure tous les jours. En fait, je ne comprends pas pourquoi il réagit comme ça. Il me dit que c'est parce qu'il m'aime. Que j'étais une traînée avant mais que dieu merci, j'ai changé. Cela continue malgré notre premier enfant qui naît en moi. Le harcèlement perdure. Le bébé que je porte doit sentir qu'il ne fait pas bon vivre au sein de ce foyer et tente de se faire la malle. Le travaille commence à cinq mois de grossesse, j'ai failli le perdre. J'ai tellement pleuré cette nuit là que les contractions ont débuté, fortes, douloureuses. Hospitalisation une semaine, perfusion, obligation de rester allongée jusqu'à la fin de la grossesse. Le bébé est devenu un grand garçon et il va bien. Presque. D'après la pédopsy il porte tout de même les séquelles de ce qu'il a vécu in utero.

Puis il y aura la seconde grossesse où il m'insultera tous les jours, me disant que je ne vaux rien et que je suis "à vomir", "obèse". Il y aura aussi la fois où je me brûlerai avec de la confiture bouillante (pas malin mais ça arrive) et qu'il me laissera, avec dédain à la maison appeler le SAMU, seule, en détresse avec nos deux enfants pendant qu'il partira faire un tour. Il y aura ces moments de solitude extrême, puis de passion violente où il parviendra à me faire croire qu'il a changé l'espace de quelques jours.

Trop c'est trop.

J'ai mis cinq ans à le cerner et cinq ans à le quitter. J'y ai perdu beaucoup dans cette relation toxique. J'y ai perdu ma dignité, le peu d'estime que j'avais de moi et ma santé.

Un jour, j'ai dit stop. Je perdais de plus en plus pied. Je meublais ma vie en faisant mille et unes activités extérieures jusqu'à ce que mon corps développe des maladies auto-immunes. Un légume, une loque, une merde. Il a réussi à me modeler comme il le souhaitait. J'étais à sa merci. Un bon p'tit soldat, soumise, faible. Moi qui étais pleine de vie j'avais le regard vide, triste. On me disait le contraire (oui, je savais bien faire semblant) mais je me sentais morte à l'intérieur.

Mon fils m'a dit un jour "J'te parle pas, t'es grosse". J'ai réalisé qu'il y avait un truc qui tournait pas rond. J'avais lu pas mal de bouquins sur les "manipulateurs", "pervers narcissiques". Je m'y suis retrouvée. Cela a mis cinq ans donc, mais un jour j'ai appelé le CASA et j'ai parlé à une psy. Elle était trop jeune, trop inexpérimentée, trop à me dire que je devais fuir cette situation sans penser au processus qui devait avoir lieu avant. Mais elle m'a aidée. Puis malheureusement, j'y ai cru à nouveau. Puis désillusion, encore. Et un jour, une prise de décision définitive. J'ai poussé la porte du cabinet de Ma Psy, celle qui m'a été conseillée par mon médecin traitant. Je lui ai dit "Je viens vous voir car je veux quitter mon mari". Pendant deux mois on a parlé de tout autre chose puis un jour je lui ai annoncé: "Ah au fait, ça y est, je l'ai quitté". Étonnement de sa part. J'avais trouvé la force en moi de m'aimer, suffisamment du moins pour me sortir de là.

Je te quitte.


"Faut qu'on change de logement, tu t'occupes du dossier de location pour qu'on ait un appart' plus grand? Je te le dis depuis deux semaines". Silence. Je ne réponds pas. Il s'interroge: "Pourquoi tu dis rien?
- Je t'en parlerai plus tard
- Comment ça?
- Je ne veux pas changer d'appart'. En fait, mon appart', je l'aime. C'est toi qui es en trop. Je veux que ça s'arrête."

Voilà comment ça s'est fait. Il a été abasourdi. Il s'est montré adorable, compréhensif: "Je sais que je n'ai pas été à la hauteur, je suis désolé. Avec toi j'ai été un tiers odieux, un tiers indifférent et un tiers à peu près normal". J'ai failli retomber dans le panneau (oui parce que tu vois, il avait déjà fait le coup l'année précédente, les larmes tout ça, la totale, lorsque je lui avais pour la première fois parlé clairement de divorce). Puis quinze jours plus tard, alors que je pensais qu'il avait vraiment compris et qu'il me laisserait enfin vivre ma vie, il a recommencé à être odieux, provoquant une dispute devant des membres de ma famille. J'ai forcément pété les plombs, hystérique. Mais j'ai tenu le coup. Aujourd'hui je vis sans lui. J'ai tenu le coup. J'ai été plus forte que lui. J'ai gagné... la bataille, pas encore la guerre.

Maintenant, je dois me reconstruire.


Cette chanson a une signification particulière. Les paroles me touchent beaucoup. L'impression de réapprendre à marcher, réapprendre à vivre. Le dernier album des Foo Fighters est sorti pendant cette phase de rupture. Ce titre, je l'ai écouté en boucle et je l'écoute encore...

Le jour où j'ai débuté ce blog.


cc Flick par vagawi  - Waiting for rebirth


J'adore écrire. C'est un fait. J'ai déjà écrit par le passé pour moi, pour d'autres mais cette page a été tournée. J'en gribouille une autre, et j'ignore où elle me mènera. C'est le début d'autre chose, un univers à créer et à faire découvrir, des mots qui m'aideront peut être à mieux savoir qui je suis.

Une nouvelle vie à débuté il y a peu: je me découvre mère célibataire, presque trentenaire, avec tout les bouleversements que cela implique. Un carrefour de mon existence qui me pousse à me redéfinir, à redessiner les contours de ma vie (putain c'est beau ce que j'écris, sauf que j'ai écrit deux fois le mot vie dans un même paragraphe... peut mieux faire, zut maintenant ça fait trois! Oh je vais jamais m'en sortir!).

Pendant que mes doigts glissent sur le clavier, j'écoute Time to pretend de MGMT. Ai-je vraiment envie de grandir? Que me réserve l'avenir? J'aurai l'occasion d'en parler ici. On va éviter le racontage de life basique, je tenterai de rendre tout ceci croustillant pour toi, lecteur que j'aime déjà. Si tu as des choses à me raconter aussi, je t'invite à me laisser des p'tits commentaires, le lien de ton propre blog. Sois pas timide, je ne mords que dans l'intimité.